Expatriés en temps de crise sanitaire
Notre capacité à entendre et gérer nos émotions (souvent incompréhensibles et contradictoires) est mise à rude épreuve
Expatriés en état de Covid : « Lorsque nous ne sommes plus en mesure de changer une situation, nous sommes mis au défi de nous changer. » Viktor Frankl
Comment la crise sanitaire affecte les expatriés
Les répercussions de la crise sanitaire consécutive à l apparition de la COVID 19 n’ont pas encore finies de se faire sentir.
Chacun a dû avancer « à marche forcée » en mode sur-adaptation. Les expatriés (hommes et femmes, conjoints suiveurs et enfants) ont l’obligation de se conformer à de nouvelles habitudes qui t impliquent de profonds changements. Les restrictions sanitaires ont bousculé et chahuté ces personnes au cœur de leurs nouveaux modes de vie, à la fois dans la sphère privée et dans l’environnement professionnel.
Comment gérer les contraintes?
Quelquefois, ces salariés expatriés ont subi un retour précipité dans le pays d’origine.
D’autres fois, l’entreprise a pris la décision unilatérale de maintenir les employés dans le pays d’accueil sans véritables connaissances des répercussions que la pandémie allait avoir sur l’entreprise localement.
Les différents gouvernements des multiples pays ont suivi des voies différentes pour essayer de contrôler l’épidémie. Et certains expatriés se sont sentis pris dans un tourbillon angoissant face à ces mesures disparates et ces informations qui leur paraissaient parfois contradictoires
Expatriés en état de Covid : Mieux gérer les émotions
En effet, être en expatriation implique d’évaluer et mesurer en permanence son mécanisme de reconnaissance, de questionner son identité : Le psychisme oscille entre la découverte, une adaptation à la culture de son pays d’adoption, et, en même temps, un enracinement dans la culture d’origine.
Ce mécanisme double provoque une ambivalence chez les expatriés en période de crise : celle-ci est amplifiée par la contrainte des déplacements limités aux motifs impérieux. La crise sanitaire fragilise alors grandement cet équilibre identificatoire : comment suivre ces contraintes imposées par les états alors qu’elles paraissent, au mieux, injustes et incompréhensibles ?
Il s’agit de prendre appui sur des croyances suffisamment solides pour adhérer à ces injonctions restrictives dans le champ personnel : mieux accepter l’empêchement d’exercer la liberté de mouvement qui paraissait jusqu’alors aller de soi.
Cette idée, stupéfiante pour certains, d’être empêché de retourner dans la patrie d’origine sape beaucoup de certitudes chez les expatriés. Chacun se positionne par rapport à son environnement. La manière dont nous sommes structurés affecte diversement nos comportements face à ces mesures restrictives.
Notre capacité à entendre et gérer nos émotions (souvent incompréhensibles et contradictoires) est mise à rude épreuve.
Expatriés en état de Covid ; Les clés pour franchir l’obstacle :
- En parler : déposer son angoisse, ses difficultés qui engendrent du stress. Se prémunir de l’apparition de symptômes telle que la somatisation ou l’immobilisme (du simple repli sur soi à la dépression grave). S’exprimer est déjà une mise en mouvement
- Prendre du recul, faire un pas de côté : Se recentrer sur son environnement dans le pays d’accueil pour mieux appréhender le présent. Se focaliser sur les actions réalistes à entreprendre pour mieux accepter l’impondérable
- Se réorganiser dans l’espace et le temps : garder le rythme, et structurer l’espace-temps pour y puiser les ressources nécessaires ; installer des rituels et fixer de nouveaux repères afin de rendre l’environnement intelligible pour notre psychisme. Ces petits cailloux nous aiderons à rebondir aussi dans l’après crise.
- Faire des choses nouvelles : la production de quelque chose qui pourra évoluer dans le temps (cultiver des plantes, apprendre la musique, se mettre à une nouvelle langue…) Cultiver ainsi une manière de grandir encore et se renouveler pendant cette période de crise
- Prendre soin du corps : faire du sport, se faire masser, se nourrir autrement, pratiquer activement la respiration et la méditation …. Le corps est le réceptacle de notre psychisme et l’un n’avance pas sans l’autre.